Module 3 Libre : Les voies de transmission et les antirétroviraux
Module 3:
Contenu
Objectifs d’apprentissage
A la fin du module 3, le participant sera capable de:Introduction:
Les voies de transmission du VIH - Virus de l’Immunodéficience Humaine – sont aujourd'hui bien identifiées, même si beaucoup de fausses informations circulent encore à ce sujet. Connaitre les vrais risques, permet une prévention efficace pour soi-même et les autres, et évite des peurs et des comportements d’exclusion injustifiés envers les personnes séropositives.
Le VIH est présent dans l'ensemble des liquides corporels d'une personne vivant avec le VIH. Cependant seuls 5 liquides contiennent une quantité suffisante de virus pour qu'une transmission du VIH soit possible:
Sang
Sperme (liquide pré-séminal compris)
Sécrétions vaginales
lait maternel
Sécrétions anales
MODES DE TRANSMISSION DU VIH:
La quantité de virus est trop faible dans les autres liquides, tels la salive, les larmes, l'urine ou la transpiration, pour qu'une transmission du VIH soit possible.
Trois conditions doivent être remplies pour qu'il y ait un risque de transmission du VIH:
- présence d'un des 5 liquides contenant une quantité suffisamment importante de virus pour que la contamination soit possible
- une ouverture du corps, une porte d’entrée par laquelle le virus peut entrer dans la circulation sanguine d'une personne séronégative
- une activité ou un évènement qui conduit à un contact entre le liquide et la porte d'entrée
Le risque de transmission du VIH est réel uniquement si ces trois conditions sont réunies.
Les plaies
Les muqueuses
Les activités ou événements qui conduisent à un contact entre le liquide et la porte d'entrée sont:
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Transmission par voie sexuelle:
- Il y a un risque de transmission du VIH lors de relations sexuelles avec pénétration anale ou vaginale. Celui-ci est augmenté lorsque le sperme d'une personne vivant avec le VIH pénètre dans le vagin ou l'anus.
- Le risque augmente également lorsqu'il y a des lésions dues à des IST ou des blessures en cas de pratiques plus "hard" ou lors d'un viol.
- Recevoir une fellation (stimulation du sexe masculin avec la bouche), un cunnilingus (stimulation du sexe féminin avec la bouche) ou un anulingus (stimulation de l'anus avec la bouche) ne constitue pas de risque (la salive ne permet pas la transmission du VIH). Il y a cependant un faible risque pour la personne qui réalise le sexe oral quand du sperme (fellation) ou du sang (cunniligus, anulingus) pénètrent dans la bouche.
Le risque de transmission varie également en fonction de la charge virale (quantité de virus présent) de la personne vivant avec le VIH. La charge virale est plus élevée lors de la séroconversion et lors du stade SIDA et le risque de transmettre le VIH est donc plus élevé durant ces phases.
Une personne qui vit avec le VIH et qui a une charge virale indétectable - quand le virus ne peut plus être détecté dans le sang grâce à la prise de traitement ARV - ne peut pas transmettre le VIH par voie sexuelle.
Il n'y a pas de risque d'une transmission du VIH:
- Lors des contacts quotidiens: se serrer la main, s'embrasser, se toucher, lors de massages...
- En vivant avec une personne séropositive: partager des ustensiles de cuisine ou de la vaisselle, utiliser les mêmes toilettes, partager des vêtements...
- Par les piqûres d'insectes
- Lors de soins dentaires, tatouages, piercings – quand les règles d'hygiène sont respectées
- Lorsque le liquide contenant le VIH est en-dehors du corps et a sêché, il ne peut plus transmettre le VIH. D'autre part, le virus ne peut pas nager ou sauter.
Quels liquides peuvent transmettre le VIH?
Par quelles ouvertures / portes d’entrées peut entrer le VIH dans le corps?
Quelles situations sont à risque?
Cliquez sur (i) de l’image pour avoir des infos sur l’imageLe traitement anti-retroviral
Le traitement anti-rétroviral (ARV) est une thérapie médicamenteuse contre (=anti) le (rétro)virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Le VIH pénètre dans les lymphocytes CD4 (des cellules du système immunitaire), leur injecte son patrimoine génétique (ARN – acide ribonucléique) et les utilise pour se répliquer. Les nouveaux virus vont attaquer de nouveaux CD4 et ainsi de suite. Avec l'augmentation de la quantité de virus, le nombre de CD4 diminue et le système immunitaire s'affaiblit.
Depuis 1983, de nombreux médicaments ont été développés pour essayer d'agir sur l'une ou l'autre phase de la réplication du VIH. Ainsi, certains antirétroviraux empêchent le virus d'entrer dans la cellule, d'autres de s'y répliquer et de se répandre d'avantage dans le corps. Leur efficacité a été très limitée et les effets secondaires importants.
C'est une combinaison de différents médicaments, qui a finalement permis une action plus efficace contre le virus et aussi une limitation de l'apparition de résistances contre le traitement. Avant la fin des années 1990, s'infecter avec le VIH signifiait le plus souvent mourir du SIDA. Aujourd'hui, la trithérapie, une combinaison ou cocktail de trois médicaments qui agissent de trois manières différentes, permet de neutraliser le processus de réplication du virus et de diminuer sa quantité dans le corps.
Action du traitement
Grâce à une charge virale qui peut devenir indétectable suite au traitement (c. à d. que la quantité de virus dans le corps diminue jusqu'à quasiment disparaître), le système immunitaire des personnes séropositives peut être préservé (si dépistage précoce de l'infection par le VIH) ou se rétablir, et ainsi assurer une bonne santé et éviter le stade SIDA.
Il est donc important de commencer les traitements aussi rapidement que possible afin de préserver son immunité contre d'autres maladies et infections. Ainsi, une infection par le VIH peut être considérée comme une maladie chronique et les personnes vivant avec le VIH peuvent atteindre une bonne qualité de vie et une espérance de vie avoisinant celle des personnes séronégatives.
Cependant, aucun traitement ne permet actuellement de guérir le VIH, ni de l’éliminer complètement du corps. Le VIH reste présent dans le corps toute la vie et le traitement doit être pris quotidiennement. Si le traitement n'est pas pris régulièrement, des résistances peuvent se développer, c. à d. que le virus peut devenir résistant au traitement, qui perd alors en efficacité ou n'agit plus.
Les nouvelles générations de médicaments ont beaucoup moins d'effets secondaires, mais ces derniers ne sont pas exclus et la présence constante du virus garde un impact sur le corps.
Rôle des A.R.V.
Les anti-rétroviraux (ARV) peuvent être utilisés de différentes manières afin de prévenir la transmission du VIH:
1. Pour les personnes vivant avec le VIH, le traitement anti-rétroviral
- empêche la transmission par voie sexuelle (TasP – traitement comme prévention)
- réduit fortement le risque de la transmission de la mère à l'enfant
2. Pour les peronnes séronégatives, des schémas spécifiques du traitement anti-rétroviral:
- réduisent le risque de s'infecter avec le VIH après une exposition accidentelle au virus (PEP – traitement post-exposition)
- réduisent le risque de s'infecter avec le VIH lors d'une exposition régulière ou prévue (PrEP – traitement pré-exposition)
I = I ou Indétectable = Intransmissible
Aujourd’hui une personne séropositive peut bénéficier d’un traitement rendant la charge virale, c’est à dire la présence de virus dans le sang, indétectable !
Une personne vivant avec le VIH, sous traitement antirétroviral régulier et efficace, avec une charge virale indétectable depuis au moins 6 mois, ne peut plus transmettre le virus VIH par voie sexuelle.
D’où l'équation I=I
Indétectable= Intransmissible (en anglais U=U, undetectable=untransmissible)
Un contrôle médical régulier reste nécessaire afin de surveiller si la présence du virus dans le sang demeure indétectable et pour dépister de potentielles autres infections sexuellement transmissibles (IST).
L’utilisation du préservatif reste le moyen le plus efficace pour se protéger contre les IST et constitue également un moyen de contraception.